Génial dessinateur et espiègle sculpteur (avec trois bouts de fil de fer, Alexander Calder (1898-1976) croquait aussi bien un chien qu’un clown ou Joséphine Baker), mais ce sont ses grandes sculptures en mouvement qui le firent connaître du grand public. Ingénieur de formation, il a inventé l’une des formes les plus neuves et les plus audacieuses de la sculpture du XXe siècle : le mobile, baptisé ainsi par Marcel Duchamp. Quand il arrive à Paris en 1926, à l’âge de 27 ans, il est peintre, illustrateur. Au moment de son retour aux États-Unis en 1933, il est devenu une figure emblématique du « drawing in space », l’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle. Car la « véritable carrière d’Alexander Calder a commencé à Paris », explique Brigitte Léal, commissaire de l’exposition que le Centre Pompidou consacre aux « années parisiennes » du sculpteur américain, entre 1926 et 1933. Calder a fait de son oeuvre une fête permanente à laquelle participaient ses nombreux amis, Joan Miró, Jean Cocteau, Man Ray, Fernand Léger ou encore Piet Mondrian. La venue à Paris du Cirque de Calder, qui n’avait pas quitté New York depuis la mort de l’artiste, constitue un évènement exceptionnel, au coeur de cette belle exposition. Il est présenté sur une piste de manière à ce que les visiteurs puissent en faire le tour complet et découvrir la centaine de figurines reconstituant des numéros circassiens qui sont fabriquées à l’aide de matériaux rudimentaires et étaient originellement animées par Calder lui-même grâce à des ressorts et des fils. Une exposition à voir en famille car ces œuvres raviront le jeune public. D’ailleurs, au même moment, la Galerie des enfants propose une exposition–atelier pour le jeune public, Calder, Quel Cirque !
C.R.