L’année 2012 marque les 50 ans de la disparition du peintre André Lhote (1885-1962). Théoricien du mouvement cubiste dont il côtoya les figures les plus emblématiques, cet artiste qui décida de devenir peintre à 20 ans fortement influencé par l’œuvre de Gauguin fut aussi un pédagogue reconnu qui, en 1922, fonda une académie de peinture, rue d’Odessa à Paris. Mais revenons en 1912. Le mouvement du cubisme est lancé et Lhote qui a traversé une phase fauve (comme la plupart des artistes cubistes), se sent attiré par cette recherche de simplification géométrique des volumes.
Il participe à l’exposition collective avec le groupe de la Section d’Or en compagnie d’autres cubistes tels Metzinger, Juan Gris, Gleizes, Marcel Duchamp, Marcoussis, Picabia, Fernand Léger, Jacques Villon et Tobeen (exposé à Bordeaux), réalise des œuvres aux compositions rigoureuses, aux coloris très gais, prônant un cubisme de la couleur. Dès les années vingt, il découvre la Drôme, a un véritable coup de cœur pour ses paysages et s’installe à Mirmande, aujourd’hui l’un des Plus Beaux Villages de France, mais à l’époque quasiment en ruine, où ses élèves et amis peintres le rejoignent pendant la période estivale. Dans son livre intitulé « Petits itinéraires à l’usage des artistes » (Denoël, 1943), Lhote décrit cette portion de la Drôme encore mal connue dans les années 1920 et qui a retenu son attention de peintre. Une Drôme écrit-il : « riche en motifs : il s’agit de ces motifs complexes où s’accordent la montagne, la forêt, la plaine et les villages ». Son œuvre est à découvrir dans un site singulier, l’Eglise Sainte-Foy de Mirmande, datant du XIIe siècle.
Catherine Rigollet
Visuel : Paysage à Mirmande, A. Lhote, 1943, Huile sur toile, 44,5 * 81,5cm, Musée des Beaux-arts de Valence