La Fondation Prada a ouvert à Milan le 9 mai 2015, créée par la maison de mode éponyme dans une ancienne distillerie, située au cœur d’une ancienne distillerie des années 1910, un peu à l’extérieur de la ville. Combinant sept bâtiments industriels juxtaposés et trois nouvelles constructions, cet ensemble se regroupe autour de la cour de l’ancienne distillerie. Rem Koolhaas l’a restaurée et transformée en espace muséal régi, tant sur le plan de l’architecture que sur celui des œuvres exposées, par des dichotomies : ancien/récent, horizontal/vertical, blanc/noir, ouvert/fermé.
Hébergées dans des espaces différents, les expositions temporaires tournent vite, voici donc un rapide survol des installations permanentes : dans la “maison hantée” aux murs entièrement recouverts de feuilles d’or 24 carats, un espace permanent est consacré aux deux artistes, Robert Gober et Louise Bourgeois. Le premier, qui explore les thèmes de la politique, de la religion, de la sexualité ou encore de la nature, propose ici dix œuvres-objets porteurs de sa relation aux traumatismes de la vie, dont Untitled (1993-1994), une immense boîte de céréales Farina. De Louise Bourgeois, on verra Clothes, 1996, une installation d’objets et de vêtements de l’artiste.
Autre installation permanente, celle surprenante du photographe allemand Thomas Demand, Processo Grottesco (2006), qui s’inspire ici d’une grotte à Majorque pour la reproduire en une construction tridimensionnelle avec ses stalagmitiques et stalagmites. Un décor en carton découpé éclairé d’une lumière artificielle.
Un superbe espace d’expositions, un peu labyrinthique mais sans ostentation architecturale, auquel il faut nécessairement consacrer du temps. On peut se récompenser en fin de parcours par un verre de prosecco au Bar Luce, bar typiquement milanais dessiné par le cinéaste Wes Anderson, un clin d’oeil aux années 1950, avec ses tables colorées en formica.
Elisabeth Hopkins
Visuels : Fondation Prada, Milan. Photo D.R.
Thomas Demand, Processo Grottesco, 2006. D.R
