Le premier séjour d’Henri Manguin (1874-1949) à Saint-Tropez remonte à 1904. Il y séjournera régulièrement, participant même au projet de création du musée de l’Annonciade en 1936 et viendra y mourir. Cette exposition qui lui est consacrée se consacre exclusivement aux œuvres des années de jeunesse et aux paysages. Considérer l’oeuvre de Manguin entre 1900 et 1914, c’est d’abord observer l’émergence d’une personnalité artistique. Durant cette période se dessine la logique d’une œuvre qui le fait d’emblée entrer dans la couleur. Pas de théories. Au contact de la lumière méditerranéenne qu’il découvre en 1904 à Saint-Tropez, Manguin hausse ses tons qui restent toutefois attachés au motif plus qu’ils ne répondent à la recherche d’une expression décorative. « Dans chaque tableau de Manguin il est midi, la lumière chante, glisse sur l’eau calme, la chair épanouie, les fleurs ouvertes ou les fruits mûrs, c’est l’heure exacte du bonheur présent. » écrivit le critique d’art Pierre Cabanne. À travers quarante peintures et aquarelles issues de collections publiques et privées, les paysages que nous offre l’artiste traduisent sa joie de vivre, son optimisme et, thème cher aux fauves, sa quête d’une Arcadie où tout est « luxe, calme et volupté ».