Vous consultez une archive !

Lovis Corinth, le provocateur

Classiques au premier regard, beaucoup des peintures de ce peintre allemand (1858-1925) se révèlent détournées, irrévérencieuses, subversives, libertines ou chargées d’humour. Ainsi sa Salomé est provocante, son christ mis en croix présente un visage grimaçant de douleur, son jeune Zeus s’énerve des traitements qu’on lui fait subir, les couleurs de ses scènes de boucherie dégagent de la sensualité, etc. Bon vivant, le peintre qui aime la chair et la bonne chair prend à pleine main le sein de sa femme dans l’Autoportrait au verre de champagne avec son épouse (liquide plus proche du vin rouge d’ailleurs) et célèbre la nudité dans Retour de bacchanale. Corinth s’est vite débarrassé des contraintes de l’académisme, des allégories et a filé vers un expressionnisme où l’art et la vie fusionnent allègrement. L’artiste n’a cessé de choquer, jusque dans sa manière de peindre, à tel point que son art fut dénoncé comme « dégénéré » par le régime nazi qui confisqua 295 de ses œuvres entrées dans les collections publiques allemandes, dont Ecce homo (1925), tableau dans lequel l’artiste prête ses propres traits à une tête de christ aux lèvres rouges de sang qui lui donnent un air curieusement féminin. Cette rétrospective présente environ 80 tableaux et une trentaine d’œuvres sur papier (réunies dans trois cabinets). Les sujets sont multiples : portraits (c’est un maître de l’autoportrait), scènes de genre, sujets bibliques et mythologiques, nus, natures mortes... et paysages, surtout à la fin de sa vie. À l’invitation du musée d’Orsay, le peintre allemand Anselm Kiefer rend hommage à Lovis Corinth avec une œuvre inédite.

C.R.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 1er avril au 22 juin 2008
Musée d’Orsay
www.musee-orsay.fr