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Beat Generation. Sur la route de Jack Kerouac, William Burroughs, Allen Ginsberg...

C’était en Amérique, au temps où l’on tapait à la machine sur une Underwood. Où l’on écoutait des disques vinyles sur un pick-up. Où le beat (pulsation) du jazz de Miles Davis rythmait les soirées. Où Bob Dylan excédé par les injustices composait Blowing in the Wind. Où Jack Kerouac prenait la route pour un voyage initiatique à travers l’Amérique, fauché (beat), « mais plein d’une intense conviction », accompagné de son ami Neal Cassady. Où Allen Ginsberg photographiait l’Amérique et écrivait son poème culte Howl. Où William Burroughs, l’âme damnée de la Beat Generation, écrivait son Festin nu. Où cette bande de rebelles provocateurs, de poètes illuminés, d’hipsters fous, allaient devenir les figures emblématiques de la Beat Generation, défiant les tabous de la société, revendiquant le droit à la frénésie, aux psychotropes, à la liberté sexuelle hétéro, bi ou homo, scandalisant l’Amérique puritaine et maccarthyste.
Une route à suivre pour la génération Hippie allaitée aux idées et valeurs de la Beat Generation, qui va se radicaliser après l’assassinat de Martin Luther King, s’opposer à la guerre au Vietnam et se rassembler au grand festival de la contre-culture, en août 1969 à Woodstock.

L’exposition du Centre Pompidou replace le mouvement beat dans toute sa diversité et ses pratiques artistiques : écriture, lecture, performance, musique, cinéma, photographie, mode de vie, vocabulaire, etc. Elle resitue la Beat Generation dans son contexte historique avec des objets low tech de l’époque, expose de nombreuses photographies comme les portraits de Neal Cassady, Paul Bowles, Kerouac et Burroughs par Allen Ginsberg ou encore la célèbre série Les Américains réalisée par Robert Frank, sur la route lui aussi entre 1955 et 1956. Elle présente surtout une grande quantité d’œuvres sonores et visuelles qu’il faut prendre le temps de regarder et d’écouter, comme cet entretien de Kerouac avec Pierre Nadeau en novembre 1959. L’ange de la Beat Generation disparaitra dix ans plus tard, désabusé et victime de ses excès d’alcool. Les 36 mètres du Tapuscrit de Sur la route (Kérouac a écrit son texte sur des rouleaux de papier reliés les uns aux autres par du scotch) sont déroulés au cœur de l’exposition, sous verre, comme une sainte relique.

À la revoir dans un musée, qu’elle nous parait loin l’époque mythique des Beats !

Catherine Rigollet

Visuels : Bernard Plossus, Mexique (Le Voyage mexicain), 1966. ©Bernard Plossu.
Vue de l’exposition Beat Generation – Centre Pompidou juin 2016. ©L’Agora des Arts.
Anonyme, Entretien de Kack Kerouac avec Pierre Nadeau, novembre 1959. Archive audiovisuelle (extrait), N&B 1’. Courtesy CBC Radio Canada, Montréal. ©L’Agora des Arts.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 22 juin au 3 octobre 2016
Centre Pompidou
Tous les jours, sauf le mardi
De 11h à 21h
Tarif plein : 14€ (toutes les expos + le musée)
Tél. 01 44 78 12 33
www.centrepompidou.fr

 

A voir aussi au Centre Pompidou :
 Paul Klee, jusqu’au 1er août 2016
Lire l’article d’Elisabeth Hopkins.
 Un Art pauvre, jusqu’au 29 août 2016
Lire l’article de Catherine Rigollet.