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Derain, Balthus, Giacometti : une amitié artistique

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris explore la relation d’amitié et d’admiration entre trois artistes majeurs du XXe siècle : Derain, Balthus et Giacometti, dont la rencontre en 1933, et l’intensification de leurs relations à partir de 1935, vont démultiplier les croisements entre leur vie et leurs œuvres.
Avec près de 200 œuvres réparties en plusieurs thématiques, l’exposition, présentée du 2 juin au 29 octobre 2017, retrace les moments marquants de cette amitié artistique et entend montrer la profonde communauté esthétique qui les réunit.

Pour Derain (dont on n’avait pas vu autant d’œuvres depuis fort longtemps, mais hélas peu de la période fauve, la plus audacieuse) et Balthus (dont on revoit toujours avec émotion des toiles comme La Rue, une œuvre si anodine et si transgressive à la fois et qui a fortement impressionné Giacometti en 1933 à la galerie de Pierre Loeb), la proximité surprend parfois. Elle nous fait parfois hésiter, on n’est pas certain de qui tient le pinceau, notamment dans les natures mortes et les portraits, comme cette Nièce du peintre de Derain et ces adolescentes de Balthus. Pour autant, Balthus se distingue toujours par son atmosphère à nulle autre semblable, faite d’étrangeté des poses des modèles, de dimension narrative, de temps suspendu, d’ambigüité et de transgression. Et Derain, dont on n’a toujours à l’esprit la participation au voyage controversé à Berlin en 1941, déçoit souvent dans son œuvre de la seconde période par un retour à la tradition un peu austère.

Ce face à face très présent entre Derain et Balthus nous ferait presque oublier le troisième larron de cette exposition, Giacometti. Quelque soit son immense talent, et même s’il fut leur ami, Giacometti tranche dans cet accrochage, paraissant bien en dehors des recherches de ses confrères et de leur communauté esthétique. Si cela n’enlève rien à leur amitié artistique, ni à leur admiration réciproque, on perd un peu le fil conducteur tracé par les commissaires de l’exposition.

Catherine Rigollet

Visuels : Balthus (1908-2001), Les Beaux jours, 1944-46. Huile sur toile, 148 x 199 cm. Hirshhom Museum and Sculpture Garden, Smithsonian institution, Washington. ©Balthus. © Hirshhom Museum and Sculpture Garden, Smithsonian institution, Photography by Cathy Carver.
André Derain (1880-1954), Geneviève à la pomme, vers 1937-38. Huile sur toile, 32 x 73 cm. Collection privée ©Thomas Hennocque ©ADAGP, Paris 2017.

 

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Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 2 juin au 29 octobre 2017
Musée d’art moderne de la Ville de Paris
11, av. Président Wilson - 75116 Paris
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Plein tarif : 12€
(billet couplé avec expo Medusa ou expo Karel Appel : 15€)
www.mam.paris.fr